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Le fardeau des gastro-entérites à rotavirus en France


Rotavirus : responsables d’environ 20 000 hospitalisations chaque année en France*1

* chez les enfants de moins de 3 ans

Une épidémie hivernale touchant particulièrement les enfants de moins de 3 ans3,4

Les rotavirus sont des virus qui circulent partout dans le monde4. En France, ils sont responsables chaque année d’une épidémie pendant les mois d’hiver avec un pic d’infections qui est généralement constaté entre janvier et avril3.

Presque tous les enfants sont infectés par les rotavirus avant l’âge de 3 ans3,5

Il s’agit de virus très contagieux qui se transmettent facilement d’une personne à une autre, notamment au sein du cercle familial ou dans les crèches et collectivités3.

La plupart des enfants seront infectés plusieurs fois pendant leurs 1ères années6,7

La première infection est généralement la plus sévère3.

Une personne infectée peut transmettre le virus :

  • qu’elle présente ou non les symptômes d’une gastro-entérite à rotavirus (diarrhée, vomissements, fièvre)3,8 ;
  • jusqu’à 3 jours avant l’apparition des premiers symptômes3 ;
  • et parfois jusqu’à plus d’un mois après l’arrêt des symptômes3.

Les rotavirus sont des virus très résistants : ils résistent notamment à certains désinfectants, à la faible cuisson et à la congélation8.

Ils peuvent être présents :

  • pendant plusieurs heures sur les mains des enfants et des adultes (ex. parents, personnel soignant…), pouvant par exemple avoir été contaminées lors du change d’un jeune enfant infecté3,6 ;
  • plusieurs jours sur des surfaces ou des objets (ex. jouets, couches…)3,6 ;
  • dans des boissons et sur des aliments contaminés8.

Des infections fréquentes dans les services hospitaliers pédiatriques2

Les rotavirus constituent la 1ère cause d’infections nosocomiales dans les services hospitaliers pédiatriques pendant la saison épidémique hivernale1,2.

Le risque de ces infections dans les services pédiatriques est favorisé durant les mois d’hiver, période durant laquelle les hôpitaux connaissent en général un surcroît d’activité et sont mis sous tension en raison des épidémies concomitantes d’infections à rotavirus, de grippe et de bronchiolites à virus respiratoire syncytial (VRS)3.

Les rotavirus, cause principale des gastro-entérites sévères chez les nourrissons et les jeunes enfants11

Les rotavirus peuvent provoquer des gastro-entérites aigües4. Ces maladies infectieuses gastro-intestinales sont surtout constatées chez les enfants de moins de 3 ans2,4,12.

Elles sont bénignes dans la plupart des cas, mais peuvent aussi conduire à une déshydratation pouvant nécessiter une hospitalisation9.

Dans certains cas, une gastro-entérite à rotavirus peut passer inaperçue avec peu ou pas de symptômes3.

Habituellement, entre 24 et 72 heures après la contamination, la gastro-entérite à rotavirus se manifeste par l’apparition brutale de vomissements, de fièvre puis d’une diarrhée13.

Les symptômes disparaissent généralement au bout de 3 à 7 jours, mais peuvent perdurer pendant 2 à 3 semaines13. En France, on estime qu’environ 1 enfant infecté sur 50 développera une forme sévère de la maladie avec une déshydratation dangereuse pouvant nécessiter une hospitalisation3.

Plusieurs souches de rotavirus circulent en France1

Il existe une grande diversité de souches de rotavirus en circulation dans le monde8.

La surveillance de ces souches a mis en évidence une variabilité géographique et temporelle : une souche de rotavirus peut être présente dans des proportions différentes d’une région géographique à une autre et ces proportions peuvent évoluer d’une année sur l’autre2,14.

Il arrive ainsi que des souches prennent le pas sur d’autres selon les régions géographiques et les années2. Le génotype G2P[4] a par exemple fait une nette percée en France lors de la saison épidémique 2020-2021 et a atteint son plus haut niveau depuis vingt ans1. Il représentait environ 23 % des souches en circulation au cours de la saison 2020-20211.

Il est également possible de constater l’émergence de nouvelles souches qui peuvent prendre de l’ampleur1. A titre d’exemple, le génotype G12P[8] a connu une nette progression en France depuis son émergence lors de la saison 2011-2012 (4,2 % de détection) jusqu’à la saison 2019-2020 (19,5 % de détection)1,15.Si un net recul a été constaté sur la saison 2020-2021 (2,3 % de détection), cela reste toutefois une souche à surveiller1.

Le génotype G9P[8] avait quant à lui brutalement émergé lors de la saison 2004-2005, durant laquelle il était détecté dans 65 % des cas1. Il a ensuite connu une phase de recul, puis une phase de réapparition à des taux élevés avec un pic de détection à 74,1 % lors de la saison 2016-20171. Si sa fréquence a fortement chuté lors de la saison 2019-2020 (12,0 % de détection), cette souche était de nouveau la souche qui circulait le plus lors de la saison 2020-2021 (43,3 % de détection)1.

Les infections à rotavirus chez l’Homme sont essentiellement dues aux rotavirus du groupe A et beaucoup plus rarement par des rotavirus des groupes B et C4,14. On distingue au total sept groupes de rotavirus distincts nommés de A à G : les rotavirus des sept groupes peuvent infecter des animaux mais seuls ceux des groupes A, B et C peuvent être à l’origine d’infections humaines8.

Les différentes souches de rotavirus du groupe A sont définis en utilisant les lettres P et G, associées à des numéros (ex. G1P[8]). Cette classification est déterminée en fonction des caractéristiques de deux types de protéines, les protéines VP4 (type P pour protéase) et les protéines VP7 (type G pour glycoprotéine), qui sont présentes sur la couche externe des virus2,14

32 génotypes G (G1 à G32) et 47 génotypes P (P[1] à P[47]) ont été identifiés parmi les souches de rotavirus du groupe A1.D’après un rapport du Haut Conseil de Santé Publique de 2013, les génotypes G les plus couramment retrouvés à l’échelle mondiale sont G1, G2, G3, G4 et G92. Les génotypes P les plus fréquents sont quant à eux P[4] et P[8]2.

Cette diversité des rotavirus s’explique notamment par :

  • la survenue de mutations génétiques successives2 ;
  • la transmission directe de rotavirus animaux (ex. bovins, porcins) à l’Homme2 ;
  • le réassortiment de segments génomiques entre deux rotavirus (deux rotavirus humains ou un rotavirus humain et un rotavirus animal) à l’origine d’un nouveau type de rotavirus2,16.

Le saviez-vous ?

Le 23 juin 2022, la Haute Autorité de Santé (HAS) a émis une recommandation en faveur de la vaccination contre les infections à rotavirus pour tous les nourrissons âgés de 6 semaines à 6 mois1.


(1) Haute Autorité de Santé. Recommandation vaccinale contre les infections à rotavirus. Juin 2022.

(2) Haut Conseil de la Santé Publique. Vaccination des nourrissons contre les infections à rotavirus – Recommandations. Rapport. 29 novembre 2013.

(3) Vaccination Info Service – Version professionnelle. Gastro-entérite à rotavirus. 8 avril 2022. Disponible en ligne : https://professionnels.vaccination-info-service.fr/Maladies-et-leurs-vaccins/Gastro-enterite-a-rotavirus (Consulté le 31 août 2022).

(4) Afssa. Bilan des connaissances relatives aux virus transmissibles à l’homme par voie orale. Février 2007.

(5) Institut National de Recherche et de Sécurité, EFICATT, GERES. Diarrhée à rotavirus. Décembre 2015.

(6) Vaccination Info Belgique. Gastro-entérite à rotavirus. 2 mars 2020. Disponible en ligne : https://www.vaccination-info.be/maladie/gastro-enterite-a-rotavirus/ (Consulté le 31 août 2022).

(7) Velázquez FR, et al. Rotavirus infection in infants as protection against subsequent infections. N Engl J Med. 1996 Oct 3;335(14):1022-8.

(8) Anses. Rotavirus – Fiche de description de danger biologique transmissible par les aliments. Avril 2012.

(9) Vaccination Info Service – Version grand public. Gastro-entérite à rotavirus. 8 avril 2022. Disponible en ligne : https://vaccination-info-service.fr/Les-maladies-et-leurs-vaccins/Gastro-enterite-a-rotavirus (Consulté le 31 août 2022).

(10) Gleizes O et al. Nosocomial Rotavirus Infection in European Countries. A Review of the Epidemiology, Severity and Economic Burden of Hospital-Acquired Rotavirus Disease. Pediatr Infect Dis J. 2006;25:S12-S21.

(11) Haut Conseil de la Santé Publique. Vaccination systématique contre les rotavirus des nourrissons âgés de moins de 6 mois. Rapport du groupe de travail du Comité technique des vaccinations. Mai 2010.

(12) MayoClinic. Rotavirus. Disponible en ligne : https://www.mayoclinic.org/diseases-conditions/rotavirus/symptoms-causes/syc-20351300 (Consulté le 31 août 2022).

(13) Organisation Mondiale de la Santé. Vaccins antirotavirus : Note de synthèse de l’OMS. Juillet 2021.

(14) Académie Nationale de Médecine. Les virus des gastroentérites en France et en Europe. Disponible en ligne : https://www.academie-medecine.fr/les-virus-des-gastroenterites-en-france-et-en-europe/ (Consulté le 31 août 2022).

(15) Centre National de Référence des Virus Entériques. Rapport annuel d’activités – Année d’exercice 2020. 2021.

(16) Gault E, Garbarg-Chenon A. Épidémiologie moléculaire des rotavirus. Revue Française des Laboratoires. Février-Mars 2000. 320(2000):55-62.

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