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Aborder le sujet HPV avec vos patients


Aborder la vaccination HPV

Pour aborder la vaccination HPV avec vos patients, vous pouvez vous inspirer de ces phrases d’accroche :

En introduction, 2 phrases suffisent pour parler du papillomavirus à vos patients : 1

Pour un choix éclairé du patient, vous devez lui transmettre les informations suivantes :

  • Un risque de syncope avant ou après vaccination, parfois associée à des chutes, nécessite une surveillance de 15 minutes après la vaccination.
  • Le vaccin contre les HPV ne protège pas contre les autres maladies transmissibles, pour lesquelles vous devez poursuivre les mesures de précaution appropriées.
  • Des effets indésirables peuvent survenir :
    • Très fréquemment : céphalées et douleurs, gonflement, érythème au site d’injection.
    • Fréquemment : nausées, fièvre, fatigue, sensations vertigineuses, et prurit, ecchymose au site d’injection.2

Comment avoir un discours impactant ?

Étude sur le style de recommandation vaccinale et son impact sur la décision de vaccination3


Objectif de l’étude Fenton
Étude sur le style de recommandation vaccinale et son impact sur la décision de vaccination avec comme objectif de déterminer si le discours du médecin (formulation “directive” ou “motivationnelle”) avait un impact sur la durée de discussion, sur l’administration effective du vaccin et le degré de satisfaction des parents.
165 dyades parents-enfants ont été recrutées entre janvier 2016 et mars 2018 sur 5 sites participant à DOSE-HPV, une intervention à plusieurs composantes pour améliorer les taux de vaccination contre les HPV (États-Unis).

  • L’étude a été réalisée sur 106 discussions dont 82 abordaient la vaccination HPV et 24 la vaccination pour le méningocoque. Les discussions ont été enregistrées lors de rencontres cliniques durant lesquelles des adolescents étaient éligibles aux vaccins HPV ou méningocoque. Les analyses ont porté sur :
    • la durée de discussion,
    • le style de recommandation utilisée selon si la vaccination est « indiquée » (lors d’une visite) ou facultative,
    • la vaccination reçue.
  • Les données démographiques des parents et des enfants, les intentions vaccinales des parents et la satisfaction des parents à l’égard de la discussion sur le vaccin ont été recueillies avant et après la visite.
  • Des analyses statistiques de régression logistique ont été utilisées pour estimer l’association entre le style de recommandation, la durée de la discussion et l’aboutissement de la vaccination. L’analyse a été réalisée sur un échantillon de 60 discussions de vaccination. Les discussions avec les parents enclins ou très enclins à la vaccination ont été exclues (n = 46) car la vaccination avait lieu dans 100 % des cas et ne permettait donc pas d’estimer une association entre les différentes variables.

Résultat de l’étude Fenton
Le modèle indique qu’une formulation “directive” est associée à une augmentation d’environ neuf fois (IC à 95 % [0.02,0.73], p value = 0,023) de la fréquence de décision de vaccination des parents par rapport à une formulation “motivationnelle”. Calculé sur la base d’un modèle de régression logit avec les Odds Ratio (OR) des données de l’étude.

  • La formulation de la recommandation est la seule variable associée de façon significative à la décision vaccinale,
  • Pas de différence de satisfaction des parents, ni selon la durée de discussion, ni selon le discours de recommandation employé.

Limites de l’étude Fenton

  • Une petite taille d’échantillon.
  • Le design observationnel de l’étude.
  • Les patients et les prestataires n’ont pas été assignés au hasard à différents styles de recommandations donc d’autres variables non observées ont pu influencer le temps de discussion et le dialogue entre le prestataire, le patient et le parent.
  • Les discussions ont été réalisées seulement en anglais donc impossible d’évaluer l’impact de la recommandation sur la durée de la conversation dans d’autres langues.
  • Les parents ont été interrogés sur l’intention de vaccination en amont de la visite, les parents et les prestataires savaient que les conversations allaient être entièrement enregistrées ce qui a pu entrainer des comportements biaisés et donc impacter la durée des discussions.
  • Les données démographiques des prestataires n’ont pas été incluses.
  • Seules les conversations avec des prestataires de soins primaires ont été enregistrées et chronométrées.
    Des discussions avec d’autres professionnels de santé (infirmières, assistants médicaux) ont pu avoir lieu en amont et donc influencer le temps de discussion évalué.
  • La génération des résultats peut être influencée par un échantillon urbain basé dans le nord-est des États-Unis, où les taux de vaccinations contre le HPV sont plus élevés que dans d’autres régions des États-Unis et/ou dans des zones non urbaines.

(1) Institut National du Cancer (INCa). Vaccination contre les cancers HPV. Mis à jour le 11/07/2024. Disponible sur https://www.e-cancer.fr/Comprendre-prevenir-depister/Reduire-les-risques-de-cancer/Vaccination-contre-les-cancers-HPV – Consulté le 17/07/2024

(2) Résumé des Caractéristiques du Produit GARDASIL® 9.

(3) Fenton ATHR, et al. Effect of provider recommendation style on the length of adolescent vaccine discussions. Vaccine. 2021; 39(6):1018–1023.