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Le pharmacien au cœur du service, une stratégie efficace

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Actualité

Mise en ligne : 09/10/2017

Plusieurs stratégies ont été proposées pour limiter le risque d’erreurs médicamenteuses, l’inclusion des pharmaciens au sein des services hospitaliers en est une.

Un centre hospitalo-universitaire taïwanais a évalué l’intérêt de faire intervenir un pharmacien directement dans un service de néphrologie et non plus à distance. Le service de néphrologie est intéressant puisque s’y trouvent justement des patients particulièrement sensibles au risque d’erreurs médicamenteuses. Le rôle du pharmacien était de vérifier toutes les prescriptions établies dans le service et d’établir des recommandations en cas d’erreur. L’étude a été menée sur le mode rétrospectif et a comparé le nombre d’interventions sur les prescriptions au cours de l’année ayant précédé l’arrivée de ce pharmacien dans le service et au cours de sa première année d’exercice dans le service.

Diminution des effets indésirables et des coûts

Les résultats sont convaincants puisque le nombre de prescriptions corrigées est passé de 824 en 2012, avant l’arrivée du pharmacien, à 1977 en 2013. Le nombre de recommandations actives (suggestions d’utilisation de certains traitements, surveillance des traitements, etc.) est passé quant à lui de 40 à 253 d’une année à l’autre. Les interventions les plus fréquentes ont concerné des erreurs de dosage ou de fréquence des prises, de durée ou de quantité et la suggestion d’un traitement plus approprié. Le pharmacien a aussi corrigé des erreurs de saisie et signalé un nombre non négligeable de violations de la réglementation du NHI (National Health Insurance) ou du NTUH (National Taiwan University Hospital). Au total, la réduction des effets indésirables obtenue par cette supervision directe a atteint 66 % à 78 %.
Le second objectif de l’étude était d’estimer le coût de cette stratégie de réduction des risques. Là encore, les résultats sont éloquents. Les économies étaient en rapport avec l’arrêt de traitements inutiles, le passage à des formes orales plutôt qu’intraveineuses et les modifications de dosage ou de fréquence d’administration, ce qui a abouti à une réduction de 4,3 % des dépenses médicamenteuses. Le coût des effets indésirables évités, avec notamment une réduction moyenne de 2 jours de la durée des hospitalisations, a également contribué aux économies réalisées. Au total, le rapport bénéfice/coût a augmenté de 4,29 à 9,36, nettement à l‘avantage de la présence du pharmacien dans le service.

Dr Roseline Péluchon


Références : 
Chen C.C. et coll. : The cost-saving effect and prevention of medication errors by clinical pharmacist intervention in a nephrology unit. Medicine (Baltimore) 2017 ; 96 : e7883.