Sérialisation : un rendez-vous manqué ?
Le Quotidien du Pharmacien – 10 mai 2019 ; Destination Santé – 18 mars 2019 ; Destination Santé – 14 février 2019 ; Le Quotidien du Pharmacien – 11 février 2019 ; Le Moniteur des Pharmacies, Le Quotidien du Pharmacien – 7 février 2019
Trois mois après son démarrage officiel, fixé au 9 février dernier, la sérialisation ne s’est toujours pas imposée, en France comme dans tous les Etats européens concernés.
Selon des informations reprises par Le Quotidien du Pharmacien (édition abonnés), “le premier bilan publié par l’organisation européenne de vérification du médicament (EMVO) force à la modestie” : moins de 200.000 des 250.000 médicaments concernés par la nouvelle réglementation avaient été enregistrés à la mi-avril dans le système d’information européen et disposaient d’un identifiant unique. De fait, de nombreux fabricants n’étaient pas encore connectés au système et à la base de données européenne, 848 industriels l’étant et 674 y ayant effectivement chargé les informations requises sur leurs produits.
Du côté des officines françaises, seulement deux pharmacies étaient prêtes au 9 février, faisant de la France le plus mauvais élève avec 37.000 officines non connectées contre 6.000 pharmacies au Royaume-Uni, près de 1.600 en Pologne et plus de 1.000 en Belgique. Le Jour J, les hospitaliers semblaient mieux préparés et étaient, de fait, plus nombreux à être prêts dans l’Hexagone avec 700 pharmacies à usage intérieur (PUI) référencées auprès de France MVO.
Dans les établissements, le processus est très contraignant et chronophage. “En segmentant les établissements par typologie, le plus petit établissement aurait 11 boîtes par jour à désactiver, le plus gros à savoir l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris 63.000 par jour, précise à Destination Santé, Bernard Dieu (CHU de Rouen), responsable du dossier au Syndicat national des pharmaciens des établissements publics de santé (Synprefh). Pour un CHU, l’estimation est de l’ordre de 4.500 à 5.000, pour un CH le chiffre serait de l’ordre de 2.000″. D’après certaines estimations, il faudrait un équivalent temps plein pour 3.000 boîtes par jour. L’une des solutions envisagées serait la mise en place d’un code consolidé permettant d’agréger les identifiants uniques de toutes les boîtes contenues dans un carton, la désactivation concernant alors tout le carton après prélèvement d’un échantillonnage.