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Cinq médicaments sous contrôle de l’Etat

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cinq medicaments

Le Quotidien du Médecin – 27 avril 2020 ; La Croix – 24 avril 2020 ; La Tribune – 23 avril 2020 ; Egora – 22 avril 2020 ; Le Figaro, Ouest France, Le Quotidien du Médecin – 21 avril 2020

L’achat et l’approvisionnement de médicaments utilisés en réanimation sont contrôlés par l’Etat.

Une note interne de l’Agence Régionale de Santé (ARS) d’Ile-de-France, dévoilée par Le Figaro (édition abonnés), qualifiait mi-avril la situation de “critique”. L’épidémie de Covid-19 entraine de très fortes tensions d’approvisionnement, dans tout le pays, pour cinq molécules indispensables en réanimation et en soins palliatifs, deux hypnotiques et trois curares. C’est pourquoi un décret a été pris le 23 avril, pour compléter celui du 23 mars, permettant à l’Etat, à compter du 27 avril, d’acheter seul ces médicaments “pour approvisionner les établissements selon le nombre de patients hospitalisés dans un service de réanimation (Covid et non Covid) et du stock de médicaments disponibles”, rapporte Ouest France. Côté logistique, l’Agence de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) et les ARS sont chargées d’arrêter chaque semaine un plan de répartition des stocks. L’objectif est d’éviter une rupture de stock effective.

Cette mesure exceptionnelles et inédite ne fait pas l’unanimité. Interrogé par La Croix, Nicolas Bonnemain, responsable du groupe de l’Académie nationale de pharmacie sur l’indisponibilité des médicaments, craint qu’elle ne puisse pas changer grand-chose, ni aux stocks, ni aux délais de fabrication. Une autre inquiétude, partagée par un pharmacien hospitalier auprès du quotidien, est que ces médicaments concernent également les interventions chirurgicales qui sont en train de reprendre : “Comment va-t-on opérer, notamment les cancers, si les curares ne nous sont plus distribués qu’en fonction des besoins pour les réas ? On nous dit d’utiliser d’autres produits, mais cette logique de substitution a des limites. Il y a un risque que cela aboutisse à une perte de chance pour les patients.” Lors de son audition à la commission d’information à l’Assemblée nationale, début avril, Edouard Philippe avait confirmé que les autorités craignaient une pénurie : “Nous avons de quoi tenir durablement mais comme personne ne sait aujourd’hui combien de temps le pic ou le plateau va durer, nous savons que nous devons faire attention”, avait alors indiqué le Premier ministre cité par Le Quotidien du Médecin.