Que faut-il savoir sur les HPV ?
Les papillomavirus humains
La famille des papillomavirus humains (HPV) présente près de 200 types différents identifiés dont ~40 pouvant infecter les organes génitaux des hommes et des femmes (tropisme ano-génital). 1
- Au moins une fois au cours de leur vie, 80 % des personnes sexuellement actives, hommes et femmes confondus, seront infectées par un HPV. La plupart des infections à HPV ne sont que transitoires, mais certaines, si elles persistent peuvent provoquer des cancers.1,2
- La transmission s’effectue par contacts intimes, principalement lors de rapports sexuels, avec ou sans pénétration. Le préservatif ne protège que partiellement des infections HPV car le HPV peut être sur des zones non protégées (scrotum, vulve, périnée, région péri-anale et anus).1,2
Les pathologies HPV-induites
Incidences des maladies liées aux HPV, diagnostiquées chaque année en France, par localisation. 2,3
Données estimatives des cancers imputables aux agents infectieux en France en 2015 : 3
– Évaluation du nombre de cas sur la base des taux d’incidence calculés par le réseau FRANCIM (registres des cancers) et de la population nationale de 2015
– Estimation de la fraction attribuable aux HPV par revue de la littérature
Les moyens de dépistage actuels ne permettent pas la détection de tous les cancers HPV-induits. Seul le cancer du col de l’utérus bénéficie d’une stratégie de dépistage organisé.5
Les chiffres des cancers HPV-induits
*Les principaux HPV en cause dans les cancers ano-génitaux ont été décrits dans les études De Sanjose et Hartwig.6,7
Étude épidémiologique rétrospective transversale visant à décrire la prévalence et la distribution des génotypes HPV dans le cancer du col de l’utérus au niveau mondial entre 1949 et 2009.
Des pièces histologiques, incluses en paraffine, de cas confirmés de cancers de col de l’utérus invasifs, provenant de femmes âgées entre 16 et 97 ans, ont été obtenus à partir de laboratoires d’anatomopathologie hospitaliers de 38 pays répartis sur les 5 continents (Europe, Amérique, Afrique, Asie et Océanie). Des échantillons de cas consécutifs de cancers du col invasif, pour lesquels l’information sur l’âge de diagnostic, l’année de diagnostic ainsi que le diagnostic histologique initial étaient disponibles, ont été obtenus.
La détection d’HPV a été faite par PCR. Un génotypage HPV a également été réalisé. L’analyse des données a compris un algorithme en cas d’infection multiple, visant à évaluer la contribution spécifique des types HPV au cancer.
Les objectifs de l’étude étaient :
- Décrire la distribution des génotypes HPV dans des cas de cancers du col invasifs provenant de plusieurs pays du monde.
- Évaluer la contribution de types HPV rares.
- Évaluer la contribution des types en cas d’infections multiples.
- Identifier les types responsables de types histologiques spécifiques.
- Évaluer le rôle des types HPV de bas grade.
- Générer des données de tendance sur l’évolution de l’incidence du cancer du col de l’utérus au cours du temps.
Données issues des bases de données CIRC (IARC en anglais) de l’incidence des cancers sur 5 continents, obtenues à partir des registres régionaux ou nationaux de 31 pays européens (EU28, Islande, Norvège et Suisse) entre 2003 et 2007. L’estimation du nombre moyen de nouveaux cas de cancers du col de l’utérus, du vagin, de la vulve et de l’anus a été extrapolée pour chaque pays en utilisant les données de population Eurostat 2013. Le nombre de nouveaux cas de cancers attribuables respectivement à HPV et aux types d’HPV couverts par GARDASIL® 9 a ensuite été estimé en appliquant la prévalence spécifique pour chaque type de cancer selon les données publiées les plus précises.
(1) Santé publique France – Infections à papillomavirus. Mis à jour le 17/06/2019. Disponible sur https://www.santepubliquefrance.fr/maladies-et-traumatismes/maladies-a-prevention-vaccinale/infections-a-papillomavirus/la-maladie/#tabs – Consulté le : 01/07/2024.
(2) Institut National du Cancer (INCa). Vaccination contre les cancers HPV. Mis à jour le 11/07/2024. Disponible sur https://www.e-cancer.fr/Comprendre-prevenir-depister/Reduire-les-risques-de-cancer/Vaccination-contre-les-cancers-HPV – Consulté le 24/07/2024.
(3) Shield KD, et al. New cancer cases in France attributable to infectious agents: a systematic review and meta-analysis. Eur J Epidemiol. 2017; 33(3):263-74.
(4) De Rycke Y, et al. Cervical cancer screening coverage, management of squamous intraepithelial lesions and related costs in France. PLoS One. 2020; 15(2): e0228660.
(5) Institut National de Cancer (INCa). Modalités de dépistage des cancers. Mis à jour le 10/03/2020. Disponible sur : https://www.e-cancer.fr/Professionnels-de-sante/Depistage-et-detection-precoce/Strategies-de-depistage/Modalites-de-depistage-des-cancers – Consulté le 01/07/2024.
(6) De Sanjose S, et al. Retrospective International Survey and HPV Time Trends Study Group. Human papillomavirus genotype attribution in invasive cervical cancer: a retrospective cross-sectional worldwide study. Lancet Oncol. 2010; 11(11): 1048-56.
(7) Hartwig, S. et al. Estimation of the epidemiological burden of HPV-related anogenital cancers, precancerous lesions, and genital warts in women and men in Europe: Potential additional benefit of a nine-valent second-generation HPV vaccine compared to first generation HPV vaccines. Papillomavirus Res. 2015;1: 90–100.