Bon usage du médicament DELSTRIGO®
- Dose recommandée : 1 comprimé de 100/300/245 mg une fois /jour de Delstrigo® par voie orale avec ou sans nourriture.
- Si co-administration avec rifabutine ou avec d’autres inducteurs modérés du CYP3A (par exemple, dabrafénib, lésinurad, bosentan, thioridazine, nafcilline, modafinil, éthyle de telotristat), un comprimé de doravirine à 100 mg (en monothérapie), doit être pris environ 12 heures après l’administration de la dose de Delstrigo®.
- En cas d’oubli de dose dans les 12 heures suivant l’heure de prise habituelle, le patient doit prendre le comprimé dès que possible et poursuivre le traitement comme d’habitude. Si l’oubli de dose est 12 heures, le patient ne doit pas prendre la dose oubliée et doit prendre la dose suivante à son horaire habituel de prise. Il ne doit pas prendre 2 doses en même temps.
- Données limitées chez les sujets âgés ≥ 65 ans ; la prudence est recommandée pour ces patients en raison notamment des changements liés à l’âge tels qu’une diminution de la fonction rénale.
- Aucune adaptation posologique si ClCr ≥ 50 mL/min. Ne pas initier Delstrigo® si ClCr < 50 mL/min et arrêter le traitement si la ClCr diminue en dessous de 50 mL/min. En cas d’insuffisance rénale modérée ou sévère, ne pas donner Delstrigo® mais adapter les doses des composés individuels (lamivudine et ténofovir disoproxil).
- Aucune adaptation posologique en cas d’insuffisance hépatique légère (classe Child-Pugh A) ou modérée (classe Child-Pugh B). La doravirine n’a pas été étudiée au cours de l’insuffisance hépatique sévère (classe Child- Pugh C). Prudence en cas d’insuffisance hépatique sévère.
- La sécurité et l’efficacité de Delstrigo® chez les enfants agés de moins de 12 ans ou pesant moins de 35 kg n’ont pas été établies.
- Hypersensibilité à la substance active ou à l’un des excipients
- Puissants inducteurs enzymatiques du cytochrome P450 (CYP)3A tels que (liste non exhaustive) :
- carbamazépine, oxcarbazépine, phénobarbital, phénytoïne
- rifampicine, rifapentine
- millepertuis (Hypericum perforatum)
- mitotane
- enzalutamide
- lumacaftor
- Substitution des INNTI : La doravirine n’a pas été évaluée chez les patients avec antécédent d’échec virologique à tout autre traitement ARV. Il n’y a pas de preuve clinique suffisante pour justifier l’utilisation de Delstrigo® chez les patients infectés par le VIH-1 avec résistance prouvée à la classe des INNTI.
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Réactions cutanées sévères :
- Des réactions cutanées sévères telles que le syndrome de Stevens-Johnson ou la nécrolyse épidermique toxique ont été rapportées avec des traitements contenant de la doravirine.
- Informer les patients des signes et symptômes et surveiller étroitement les réactions cutanées. En cas d’apparition de signes et symptômes évocateurs de ces réactions, arrêter immédiatement les traitements contenant de la doravirine, surveiller étroitement l’état clinique du patient, instaurer un traitement approprié et envisager un traitement alternatif à la doravirine.
- Ne pas reprendre un traitement contenant de la doravirine chez un patient ayant développé une réaction sévère telle qu’une nécrolyse épidermique toxique
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Risque d’exacerbation aiguë sévère de l’hépatite B chez des patients co-infectés :
- Tous les patients infectés par le VIH-1 doivent être dépistés à la recherche du virus de l’hépatite B (VHB) avant le début du traitement ARV. Des exacerbations aiguës sévères de l’hépatite B ont été rapportées à l’arrêt de la lamivudine ou du ténofovir disoproxil.
- En cas d’arrêt de Delstrigo®, une surveillance clinique et biologique étroite est recommandée pendant plusieurs mois au moins après l’arrêt du traitement. Si nécessaire, l’instauration d’un traitement contre l’hépatite B peut être justifiée, notamment chez des patients atteints d’une maladie hépatique avancée ou une cirrhose.
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Risque d’apparition ou d’aggravation d’une insuffisance rénale (IR) :
- Une IR, y compris des cas d’IR aiguë et de syndrome de Fanconi (lésion tubulaire rénale associée à une hypophosphatémie sévère) a été rapportée lors de l’utilisation de ténofovir disoproxil. Une tubulopathie rénale proximale peut se manifester par des douleurs osseuses persistantes ou s’aggravant, des douleurs dans les extrémités, des fractures et/ou des douleurs ou une faiblesse musculaire. La fonction rénale doit être évaluée chez les patients à risque.
- Du fait de risque d’IR aiguë, Delstrigo® doit être évité en cas d’utilisation concomitante ou récente de médicaments néphrotoxiques tels que les AINS à doses fortes ou multiples. Chez des patients à risque de dysfonctionnement rénal, des alternatives aux AINS doivent être envisagées, si nécessaire.
- Il est recommandé d’évaluer la ClCr estimée chez tous les patients avant l’instauration du traitement par Delstrigo® et, au cours du traitement, si la situation clinique le justifie. Chez les patients à risque de dysfonctionnement rénal, notamment les patients ayant présenté des événements rénaux au cours d’un traitement par adéfovir dipivoxil, en plus de la ClCr estimée, évaluer le taux sérique de phosphore, le taux de glucose dans les urines et la protéinurie avant l’instauration de Delstrigo® et surveiller plus fréquemment la fonction rénale
- Arrêter Delstrigo® si la ClCr estimée diminue en-dessous de 50 mL/min car l’adaptation de l’intervalle entre les administrations nécessaire pour la lamivudine et le ténofovir disoproxil ne peut pas être réalisée avec le comprimé d’association à dose fixe.
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Effets osseux dans la population adulte :
- Des anomalies osseuses, comme l’ostéomalacie, peuvent se manifester par des douleurs osseuses persistantes ou qui s’aggravent et pouvant, dans de rares cas, favoriser la survenue de fractures. Elles peuvent être associées à une tubulopathie rénale proximale induite par le ténofovir disoproxil (TDF).
- De même, des diminutions de la densité minérale osseuse (DMO) ont été observées avec le TDF dans des études cliniques contrôlées et randomisées d’une durée allant jusqu’à 144 semaines chez des patients infectés par le VIH ou le VHB. Ces diminutions de la DMO se sont généralement améliorées après l’arrêt du traitement.
- Dans d’autres études (prospectives et transversales), les diminutions les plus prononcées de la DMO ont été observées chez les patients traités par le TDF dans le cadre d’un schéma thérapeutique contenant un inhibiteur de protéase boosté.
- Compte tenu des anomalies osseuses associées au TDF et des limites des données à long terme sur l’impact du TDF sur l’état osseux et le risque de fracture, il convient d’envisager d’autres schémas thérapeutiques pour les patients atteints d’ostéoporose ou avec des antécédents de fractures osseuses.
- En cas de suspicion ou de détection d’anomalies osseuses, une consultation chez un spécialiste doit être réalisée.
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Effets osseux dans la population pédiatrique :
- Des incertitudes subsistent quant aux effets à long terme de la toxicité osseuse. Par conséquent, une approche multidisciplinaire est recommandée afin d’évaluer de façon adéquate et au cas par cas le rapport bénéfice/risque du traitement, de décider de la surveillance appropriée pendant le traitement (y compris la décision d’arrêter le traitement) et d’envisager la nécessité d’une supplémentation.
- Le TDF peut entraîner une diminution de la DMO. Les effets des modifications de DMO associées au TDF sur l’état osseux à long terme et le risque futur de fractures sont incertains.
- En cas de suspicion ou de détection d’anomalies osseuses chez les patients pédiatriques, une consultation chez un endocrinologue et/ou un néphrologue doit être réalisée.
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Syndrome de restauration immunitaire :
- Un syndrome de restauration immunitaire a été rapporté chez des patients traités par une association d’antirétroviraux. Au cours de la phase initiale du traitement par association d’antirétroviraux, les patients dont le système immunitaire répond au traitement peuvent développer une réaction inflammatoire à des infections opportunistes asymptomatiques ou résiduelles (telles que : infection à Mycobacterium avium, infection à cytomégalovirus, pneumopathie à Pneumocystis jirovecii [PCP] ou tuberculose), pouvant nécessiter une évaluation complémentaire et un traitement.
- Des maladies auto-immunes (telles que maladie de Basedow, hépatite auto-immune, polymyosite et syndrome de Guillain-Barré) ont également été rapportées dans le cadre d’une restauration immunitaire ; cependant, le délai d’apparition est plus variable et ces évènements peuvent survenir plusieurs mois après l’instauration du traitement.
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Co-administration avec d’autres produits antiviraux :
- Ne pas co-administrer Delstrigo® avec d’autres médicaments contenant de la lamivudine ou avec des médicaments contenant du ténofovir disoproxil ou du ténofovir alafénamide ou de l’adéfovir dipivoxil.
- Ne pas co-administrer Delstrigo® avec la doravirine (sauf si nécessaire pour l’adaptation de la posologie, par exemple avec la rifabutine).
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Acidose lactique :
- Des cas d’acidose lactique ont été rapportés avec le ténofovir disoproxil seul ou en association avec d’autres antirétroviraux.
- Les patients présentant des facteurs de prédisposition tels que les patients atteints d’une maladie hépatique décompensée ou les patients recevant un traitement concomitant connu pour induire une acidose lactique ont un risque accru de présenter une acidose lactique sévère au cours d’un traitement par ténofovir disoproxil, y compris avec des issues fatales.
- Présence de lactose Ne pas utiliser Delstrigo® en cas d’intolérance au galactose, de déficit total en lactase ou de syndrome de malabsorption du glucose ou du galactose (maladies héréditaires rares).
- Il existe peu ou pas de données sur l’utilisation de la doravirine chez la femme enceinte. Les données chez la femme enceinte prenant l’un des composants individuels (lamivudine ou ténofovir disoproxil) n’ont pas montré de toxicité malformative chez le fœtus ou le nouveau-né. Par mesure de précaution, il est préférable d’éviter l’utilisation de Delstrigo® pendant la grossesse.
- On ne sait pas si la doravirine est excrétée dans le lait maternel. Il est recommandé aux femmes vivant avec le VIH de ne pas allaiter leur nourrisson afin d’éviter la transmission du VIH.
- Delstrigo® est un schéma thérapeutique complet pour le traitement de l’infection par le VIH-1 ; en conséquence, il ne doit pas être administré avec d’autres médicaments antirétroviraux.
- Étant donné que Delstrigo® contient de la doravirine, de la lamivudine et du ténofovir disoproxil, toutes les interactions qui ont été identifiées individuellement avec ces agents peuvent se produire avec Delstrigo®.
- La doravirine est principalement métabolisée par le CYP3A. Les médicaments inducteurs ou inhibiteurs du CYP3A peuvent affecter la clairance de la doravirine.
- La co-administration de Delstrigo® avec des puissants inducteurs enzymatiques du CYP3A est contre-indiquée (cf Contre-indications).


* Les patients recevant Delstrigo® en même temps que lédipasvir/sofosbuvir ou sofosbuvir/velpatasvir doivent être surveillés pour les effets indésirables associés au ténofovir disoproxil. DU : dose unique ; QD : une fois/jour ; BID: deux fois/jour.
(1) Résumé des Caractéristiques du Produit de Delstrigo® en vigueur.