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Les cancers du sein triple négatif et basal-like, est-ce la même chose ?

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Le cancer du sein est une pathologie hétérogène dont certains sous-types présentent un comportement particulièrement agressif, notamment les “triple négatif” et les basal-like. Longtemps confondus, ces deux sous-types de cancer du sein ne se superposent pas entièrement sur le plan moléculaire et clinique.

analyse d'un cancer du sein

D’où viennent ces termes ?

Introduit en 2000 par Perou et al.1, le sous-type “basal-like” est l’un des quatre profils moléculaires du cancer du sein :

Les profils normal breast-like et basal-like étaient déjà considérés comme triple négatifs, c’est-à-dire dépourvus de récepteurs aux œstrogènes (RE) et à la progestérone (RP), ainsi que de la surexpression du récepteur HER2. Mais c’est en 2005 que James Brenton et al. introduisent le terme “cancer du sein triple négatif (CSTN)” pour la première fois (le but étant de souligner l’absence de cible thérapeutique identifiée dans les cancers basal-like)3. Les CSTN et les basal-like ont depuis été regroupés et parfois même interchangés. Malgré leurs points communs, ces deux sous-types de cancers du sein présentent quelques différences.

CSTN et Basal-like, des caractéristiques physiopathologiques communes…

Les CSTN et les cancers basal-like partagent en effet plusieurs caractéristiques communes :

Les principales localisations métastatiques de ces deux cancers sont au niveau des os (36,4%), des poumons (32%), du foie (22,4%) et du système nerveux central (9,1%).4

… mais deux entités distinctes

Les analyses moléculaires et immunohistochimiques5 ont permis d’établir que ces deux sous-types de cancer ne se superposent pas toujours – bien que le chevauchement entre les deux soit important.

Par conséquent, bien que les basal-like soient généralement triple négatifs, 20 à 30% ne le sont pas. Inversement, 20% des CSTN ne possèdent pas un profil basal-like.2

Cette hétérogénéité confirme l’importance d’une classification plus fine, intégrant des signatures moléculaires et génétiques, en complément des marqueurs immunohistochimiques traditionnels.

Depuis l’an 2000, de nouvelles études ont permis d’affiner la classification de ces sous-types de cancer. L’enjeu étant de mieux comprendre la complexité des cancers du sein triple négatifs, malgré les difficultés persistantes dans la sélection du panel de gènes analysés et la qualité du traitement des données statistiques.2,3

Des perspectives encourageantes pour une meilleure prise en charge

Aujourd’hui, les stratégies thérapeutiques mises en place distinguent les formes de haut grade (comme les cancers basal-like) des autres sous-types de cancer du sein6.

Enfin, de nouvelles techniques comme la protéomique, l’étude des micro-ARN et le séquençage à haut débit permettront d’améliorer la caractérisation et la prise en charge des cancers du sein triple négatifs. De nouvelles cibles thérapeutiques et des traitements plus efficaces pourront ainsi émerger.

  1. Perou CM, et al. Molecular portraits of human breast tumours. Nature. 2000:406(6797):747-752.
  2. Stacoffe M, et al. Les cancers du sein « triple-négatifs »: une pseudo-entité en cours de démembrement. Innov Ther Oncol. 2017:3 243-56.
  3. Brenton JD, e t al. Molecular classification and molecular forecasting of breast cancer: ready for clinical apolication? J Clin Oncol: 2005:23/29): 7350-7360.
  4. Wu Q. et al. Breast cancer subtypes predict the preferential site of distant metastases: a SEER based study. Oncotarget. 2017:8(17):27990-27996.
  5. Prat A, et al. Molecular characterization of basal-like and non-basal-like triple-negative breast cancer. Oncologist. 2013:18(2): 123-133.
  6. Borri F. Granaglia A. Pathology of Triple Negative Breast Cancer. Semin Cancer Biol. 2021:72:136-145.

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