Partager

CBNPC : les bonnes pratiques du CHU de Limoges pour optimiser le parcours patient

time to read 10 min de lecture


Plus de patients, mais moins de moyens : un paradoxe dangereux

C’est un constat partagé par de nombreux centres hospitaliers ; le système de santé est saturé. Alors que le nombre de patients à soigner augmente, celui des médecins et des ressources logistiques diminue. Un paradoxe qui inquiète et oblige les professionnels de santé à s’adapter pour garantir à leur patient une bonne prise en charge.

Face à cette situation, le Dr Thomas Egenod, pneumologue et oncologue thoracique au CHU de Limoges, et son équipe, ont mis en place de nouvelles pratiques pour optimiser la prise en charge des patients atteints d’un cancer du poumon. Il nous explique.

L’allongement du délai moyen de prise en charge des patients souffrant de CBNPC : un enjeu de santé publique

L’encombrement du système de santé n’est pas une nouvelle problématique. Dès 2011, l’Institut National du Cancer révélait des délais préoccupants : 8 semaines avant une chimiothérapie et 10 semaines avant une chirurgie pour les patients atteints d’un cancer du poumon ou du sein1. Des périodes de temps longues, que l’on espérait compresser en raccourcissant les délais entre le diagnostic et la RCP (2 semaines en moyenne), puis entre la RCP et le début du traitement (2 à 4 semaines selon l’option thérapeutique privilégiée).

Car, derrière ces délais, se cache une véritable course contre la montre dont les enjeux sont différents selon la progression et la nature de la maladie :

“Une étude australienne a démontré que chaque semaine de retard dans la programmation d’une intervention chirurgicale accroît le risque de mortalité de 4 %.”


Dr Thomas Egenod,
pneumologue et oncologue thoracique

Comment faire face à la situation et optimiser le parcours de soins des patients atteints d’un CBNPC ?

Cette question, centrale pour la majorité des centres d’oncologie thoracique en France, a été au cœur du débat au centre hospitalier Tenon ainsi qu’au CHU de Limoges où le Dr Thomas Egenod pratique.

Mettre en place un circuit de diagnostic rapide : l’exemple de l’hôpital Tenon

Au centre Tenon, un circuit de diagnostic rapide en oncologie thoracique a été déployé pour accélérer la prise en charge des patients. L’organisation, centralisée par une infirmière de coordination, se distingue par son efficacité, sa structure rigoureuse et son dynamisme.

En parallèle, les médecins ont raccourci les délais entre le diagnostic et la présentation en RCP de 2 semaines à 4 jours puis, entre la RCP et la mise en route du traitement.
Conclusion : un laps de temps moyen de 4 semaines entre le premier contact et le début de la chimiothérapie, 6 semaines pour une chirurgie ! Des résultats particulièrement enrichissants qui ont inspiré le Dr Thomas Egenod et l’ensemble de l’équipe du CHU de Limoges.

Connaître les obstacles pour mieux les contourner : le retour d’expérience du CHU de Limoges

“Nous avons affronté deux défis : la hausse des patients due aux fermetures périphériques et un maillage territorial complexe. Or, une étude de 2016 au congrès de pneumologie confirme que distance et précarité compromettent l’accès aux soins et le pronostic. Nous avons donc conçu un circuit simplifié pour contourner ces obstacles.”


Dr Thomas Egenod,
pneumologue et oncologue thoracique

À Limoges, le défi était clair : faire face à un afflux croissant de patients, sur un territoire vaste où l’accès aux soins est inégal. L’équipe a donc repensé entièrement l’organisation, avec une priorité : simplifier le parcours pour le patient et réduire les délais.

Plutôt que de multiplier les dispositifs lourds, une organisation simple et fluide a été mise en place :

Résultats, des délais de prise en charge nettement raccourcis :

Autant de pratiques inspirantes qui démontrent l’importance cruciale d’une coordination efficace en oncologie pour optimiser le parcours et améliorer les chances de survie des patients.

  1. Institut National du Cancer (INCa). “Étude sur les délais de prise en charge des cancers du sein et du poumon – Synthèse”. Mai 2012. Accessible sur : https://www.fhf.fr/sites/default/files/documents/%C3%A9tude%20INCA%20d%C3%A9lais%20de%20prise%20en%20charge%20K%20sein%20poumon.pdf

Ces contenus pourraient également vous intéresser