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Comment mieux gérer la prise en charge des toxicités dermatologiques liées à l’immunothérapie ?

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Si l’immunothérapie a pris ces dernières années une place de choix dans le traitement des cancers, elle présente – comme tout traitement par ailleurs – des effets indésirables qui peuvent peser sur le quotidien des patients. 

Parmi ceux-ci, les affections dermatologiques (vitiligo, rash macullo-papillaire non spécifique, psoriasis, etc.) sont en première place, touchant 40 % des patients1. Si elles sont, le plus souvent, non graves et ne mettent en jeu ni le pronostic vital, ni la poursuite du traitement, elles peuvent avoir un effet considérable sur le quotidien et le moral du patient. Une étude du British J. Dermatol2 a mis en évidence que le fait d’adresser le patient sous immunothérapie chez le dermatologue a un impact considérable ! Dès lors, l’enjeu est de taille pour les soignants : il est nécessaire d’améliorer la prise en charge de ces toxicités dermatologiques.

Le Dr Vincent Sibaud, onco-dermatologue à l’Institut Universitaire du Cancer de Toulouse et chair de la task force “Dermatology for Cancer Patients” de l’EADV (European Academy of Dermatology and Venereology), s’intéresse à ce défi et explique, en vidéo à MSD, tout ce qu’il y a à savoir sur la gestion de la prise en charge des toxicités dermatologiques. Bon visionnage !

Comprendre les toxicités dermatologiques induites par les inhibiteurs de checkpoints immunitaires

Avant de s’attaquer au problème, encore faut-il en comprendre les mécanismes. Ainsi, le Dr Sibaud nous présente dans le détail les toxicités dermatologiques : 

Autant de questions que patients et soignants, peuvent être amenés à se poser et auxquelles l’onco-dermatologue répond. 

Prendre en charge les toxicités dermatologiques

Pour le bien-être du patient, il est important de prendre dès que possible en charge ces toxicités dermatologiques. Et cela commence même avant leur apparition, avec un véritable travail de prévention et de sensibilisation. Le but : ne pas créer la surprise chez le patient et ouvrir le dialogue avec son équipe soignante.

“Dès l’introduction du traitement il faut que les patients soient au courant de cette possibilité de développer des toxicités dermatologiques. Une fois prévenus, ils seront beaucoup moins angoissés et une fois que la toxicité apparaît, ils la supporteront mieux. De plus, ils vous en parlerons et vous pourrez trouver avec eux des solutions.”

Ces solutions passent nécessairement par une prise en charge adaptée à l’ampleur de la toxicité. C’est justement dans ce cadre que la task force “Dermatology for Cancer Patients” de l’EADV a défini un algorithme de prise en charge dédié à l’onco-dermatologie que le Dr Vincent Sibaud nous présente dans la vidéo. Son fondement ? L’ARS, pour Atypique, Résistant et Sévère, les trois facteurs qui doivent vous encourager à adresser le patient à un dermatologue spécialiste.

Algorithme de prise en charge des toxicités dermatologiques de l’EADV

Algorithme de prise en charge des toxicités dermatologiques de l’EADV

Enfin, pour terminer en beauté et compléter le tableau, le Dr Vincent Sibaud présente l’arsenal thérapeutique à disposition.
Et, s’il fallait un mot final, cela serait sûrement celui-ci : “Peaufinons notre prise en charge !”.

  1. Apalla Z, et al. European recommendations for management of immune checkpoint inhibitors-derived dermatologic adverse events. The EADV task force ‘Dermatology for cancer patients’ position statement. J Eur Acad Dermatol Venereol. 2022 Mar;36(3):332 350.
  2. Thompson LL, Li EB, Krasnow NA, Chang MS, Said JT, Molina GE, et al. Effect of dermatological consultation on survival in patients with checkpoint inhibitor-associated cutaneous toxicity. Br J Dermatol. 2021;185(3):627–635

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