Rôle de l’infirmière de coordination dans la prise en charge du cancer du sein triple négatif

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Initié avec le Plan Cancer 2009-2013, le poste d’infirmière (ou d’infirmier) de coordination (IDEC) en cancérologie (IDECC) nécessite de multiples compétences qui s’enrichissent au fil des Plans et Stratégies. Leur utilité est évidente mais le cadre de leurs missions tend à évoluer ; de nouveaux métiers émergent. Ce périmètre en service de cancérologie est largement influencé par les spécificités de chaque patient, notamment s’ils sont atteints de cancers de mauvais pronostic, tel que le cancer du sein triple négatif, témoigne Mathilde Thomazo, infirmière de coordination dans le service d’oncologie de l’hôpital Lyon Sud.

L’interview proposée dans cette page permet d’éclairer les patientes sur la présence attentive, le soutien technique et surtout humain, qu’apporte l’infirmière de coordination dans le parcours de soin. Elle insiste sur ce dernier aspect car son service d’oncologie en reçoit une forte proportion. La gestion de leurs émotions est au cœur de la relation car ces femmes sont plus jeunes et plus informées de leur pathologie et des traitements possibles.

Un besoin de toujours qui trouve sa réponse il y a quinze ans

Mathilde Thomazo décrit son quotidien comme extrêmement varié et où la fonction de repère dans le parcours de soins est cruciale. Son activité repose sur un métier, les soins infirmiers, qui s’est diversifié et amplifié avec le temps. On parle aujourd’hui d’IDECC (infirmièr(e) de coordination en cancérologie), une définition qui remonte au Plan Cancer 2009-2013 destiné à améliorer « le parcours de soins des personnes atteintes par le cancer, qui manque trop souvent encore de continuité entre l’hôpital et le domicile. Une vraie coordination est aujourd’hui nécessaire pour éviter des sentiments de rupture ou d’abandon, pour mieux accompagner les malades durant leur traitement et préparer avec eux la période de l’après cancer »¹.

Adapter l’outil au suivi du cancer du sein triple négatif

La patiente est la meilleure observatrice de ce qui se passe dans son corps et du discours des professionnels de santé. Pour la guider dans le recueil pertinent de ce qui contribue à sa guérison, il est rationnel de rassembler toutes les informations pratiques nécessaires à l’oncologue référent et à l’équipe soignante dans une pochette que la patiente garde à portée de main durant tout son parcours de soin. Elle objective les événements associés aux traitements et le ressenti de la patiente pour repérer rapidement ceux qui remettent en question le protocole en cours. C’est aussi un outil précieux pour les intervenants libéraux : médecin traitant, pharmacien, infirmière… Et souvent pour les autres services hospitaliers impliqués dans le protocole thérapeutique.

L’expansion des missions de l’IDECC

Mathilde Thomazo rend compte dans son témoignage de cette expansion, tout en soulignant que ce sont aussi les patientes qui pressent l’infirmière de coordination de répondre à leurs multiples demandes puisqu’elle est leur repère officiel. La relation humaine qui s’instaure exige une grande disponibilité que cette infirmière ne regrette pas. Même si elle ne peut pas toujours répondre directement (par exemple pour évaluer les effets indésirables particuliers des traitements des cancers du sein triple négatifs), elle assure la connexion avec la personne ou le service ressources.

Beaucoup d’organisationnel dans la journée d’une IDECC

Mathilde Thomazo aborde dans cette vidéo une autre facette de son métier : la charge organisationnelle qui incombe tout particulièrement aux infirmiers de coordination en cancérologie. Son témoignage donne la forte impression que l’IDECC assure aussi une part de l’organisation de la vie de la patiente atteinte d’un cancer du sein triple négatif, souvent jeune, voire jeune mère de famille, qui peut se sentir dépassée par les évènements.